La fondation civique de Saint-Malo a eu lieu le 1er juillet 1855 sous le nom de Cantons-Unis de Newport, Ditton, Clinton et Auckland. Le 9 décembre 1869, les Cantons-Unis se séparent et la municipalité du Canton d’Auckland est formée officiellement le 1er janvier 1870. La partie nord du Canton d'Auckland demande sa séparation le 4 juin 1910 et devient la municipalité de Saint-Isidore d’Auckland, tandis que la partie sud portera le nom de Saint-Malo d’Auckland. La population de Saint-Malo d’Auckland étant francophone, elle devient, sur demande du conseil municipal, la municipalité de Saint-Malo à partir du 8 août 1964.
La colonisation débute vers 1850. Quatorze personnes sont déjà établies dans Auckland en 1851 et 260 lots appartenant principalement à la British American Land Co. sont achetés dans la région en 1860. Le premier colon arrive à Malvina, dans l’est du territoire de Saint-Malo, en 1861. Deux ans plus tard, on compte déjà 30 familles pour une population de 180 habitants, mais la véritable croissance se fait sentir à la suite de la réalisation de l’audacieux projet du Hereford Railway.
La construction de cette voie ferrée débute le 26 décembre 1887. Plus d’une centaine d’hommes commencent à défricher la ligne de chemin de fer, mais ce projet connaît un début pénible qu’on ne peut passer sous silence. En effet, un contrat accordé en sous-traitance à des gens peu scrupuleux manque d’y mettre fin. En septembre 1888, les employés, qui sont maintenant plus de 1000 surtout de nationalités italienne, finlandaise, grecque, hongroise et irlandaise, commencent à s’impatienter; ils n’ont pas été payés depuis plusieurs mois. Les sous-traitants s’étaient enfuis aux États-Unis avec un montant de 25 000 $ sans avoir payé les ouvriers. Les troubles éclatent et des dommages importants sont causés : ces ouvriers furieux occupent même le magasin de la compagnie.
Étant donné l’ampleur des troubles, la loi d’émeute est décrétée le 3 octobre 1888 et les autorités militaires interviennent. À la suite de la médiation du consul italien, le calme revient progressivement et les travaux se terminent en janvier 1889. Le premier train de marchandises venant de la Cookshire Mill Co. emprunte le chemin de fer raccordé au Upper Connecticut Railway à Beecher Falls aux États-Unis. La construction du dernier tronçon est achevée à la fin de l’année 1889. La portion du chemin de fer de Saint-Malo louée au Main Central compte alors 3 gares. Chaque jour, 2 trains de voyageurs y passent, en plus des convois de marchandises et de bois.
Avec l’arrivée du train, le développement s’accélère. Malvina connaît un essor important et devient un village fourmillant d’activités. Un bureau de poste est déjà ouvert depuis 1863. On construit ensuite une fromagerie, un restaurant et une chapelle. À partir de 1926, les activités allaient cependant péricliter à Malvina lorsque le Hereford Railway disparaît, à la suite de la fermeture de la frontière des États-Unis aux convois du Main Central. C’est alors que le Canadien Pacifique prend en charge le tronçon Malvina-Sawyerville jusqu’en 1944, date à laquelle cesse toute activité ferroviaire à cause d’importantes inondations.
Tout le territoire de Saint-Malo se développe lui aussi en même temps. Une première scierie est construite en 1892 près du village, suivie en 1904 d’une autre au Rang 5. La plus importante scierie est construite en 1925 près de la gare de Malvina. C’est là qu’était envoyé le bois des forêts du New Hampshire. Une de ces forêts est située dans la partie qui a été enlevée au Canton Auckland par le traité Ashburton-Wester du 9 août 1842 et qui a fait de ce territoire canadien un territoire américain. Une quatrième scierie prendra son essor en 1923. Elle est encore en activité sur l’actuelle route 253.
Les gens de Saint-Malo sont déterminés et prêts à relever bien des défis. Une première église catholique est construite au village en 1883. Des hôtels apparaissent ainsi qu’une banque, un bureau de poste et des commerces de toutes sortes. Les conditions de vie s’améliorent petit à petit avec l’arrivée du téléphone en 1885; en 1903, il y a déjà 37 abonnés. Le premier hôtel est situé au croisement et joue un rôle important vers 1900. C’est le centre des villages voisins et aussi le point de ralliement des voyageurs qui descendent à la gare de Malvina. Ceux-ci sont transportés en diligence. Un deuxième hôtel voit ensuite le jour au cœur du village. La première auto fait son apparition en 1914, et le premier médecin s’installe à Saint-Malo 8 ans plus tard.
L’arrivée de l’électricité se fait progressivement à partir de 1929 et révolutionne la vie des Malouins. Une première beurrerie s’installe au centre du village en 1935. La centralisation scolaire a lieu en 1957 et tous les élèves sont alors transportés à l’école située dans la côte du village. Un centre communautaire voit aussi le jour en 1980.
La municipalité réalise plusieurs projets dont la construction en 1987 de l’Hôtel de Ville abritant la bibliothèque municipale et l’achat d’un garage, de machinerie et d’équipements pour l’entretien de ses routes. Elle achète des terrains destinés à la construction commerciale et des lots voués au développement touristique, dont celui ayant servi en 1995 à la construction de la tour La Montagnaise d’une hauteur de 10 mètres.
Notre village obtient en 1993 le premier prix au concours villes et villages fleuris des Cantons de l’Est et un Centre international de conservation de manuscrits est créé en 1994.
C’est en décembre 1998, que la Municipalité de Saint-Malo voit son territoire s’agrandir avec l’annexion d’une partie de l’ancienne municipalité East Clifton.
Afin de rencontrer les exigences au niveau du schéma de couverture de risques en sécurité incendie, Saint-Malo doit former 8 pompiers volontaires. Un premier groupe de cinq suit la formation nécessaire donnée par la Commission scolaire de Sherbrooke et se joint au Service d’incendie de St-Isidore-de-Clifton. C’était en 2007.
La municipalité s’est dotée d’un nouveau garage municipal en 2010 et un abri pour le sable a été construit derrière le garage.
En 2012, l’achat d’un camion dix roues 2013 permet à la municipalité de faire l’entretien d’un tronçon de la route 253 pour le ministère des Transports.
Dans la même année, Saint-Malo adhère au programme national de classification horticole des Fleurons du Québec pour les municipalités et obtient trois fleurons.
Les Malouins sont fiers de leur municipalité et de leur environnement; leur accueil chaleureux est reconnu par tous les visiteurs!
Malvina est un petit patelin aux charmes irrésistibles et aux paysages enchanteurs qui doit sa dénomination à la première institutrice à enseigner sur son territoire : Mademoiselle Malvina Roy.
Malvina, c’est la vie première de Saint-Malo à cause de la chapelle, du cimetière, du bureau de poste (1862), des moulins à scie et à farine, de l’épicerie et de la fromagerie, des sentiers et de la gare. Les anciens de
Saint-Malo parlent de Malvina en priorité car c’est Malvina qui donne l’étincelle de vie à Saint-Malo.
Les poissonneuses rivières Malvina et Hall Stream serpentent ce coin de terre et se perdent en un murmure dans la forêt giboyeuse et belle en toute saison. Tout Malvina respire le calme et la sérénité.
Arrivée du premier colon, Monsieur Joseph Dubois, le 8 novembre 1861, suivi de Monsieur Vital Perras et Chrysostome Labossière. Ces trois hommes coupèrent les premiers arbres et firent chantier tout l’hiver. Jean-Baptiste Corbeil, arrière-grand-père d’Antoine Roy, arrive en 1864 ainsi qu’Ambroise et André Gagnon, ancêtres d’Antoine Roy. Également en 1864, l’arrivée de Georges Blouin, ancêtre de Gisèle Blouin-Roy. (Renseignements glanés chez Messieurs Théodore Montminy et Jean-Paul Roy).
Comme je suis fier de mon coin de pays que j’aime tant, et que mes ancêtres ont choisi. Mon grand-père maternel est parti de Pointe-aux-Trembles pour venir s’installer ici. Les Corbeil, les Gagnon et les Roy y étaient… Mon grand-père Lacroix a travaillé sur la construction du chemin de fer, et c’est là qu’il a rencontré ma grand-mère Corbeil qui était déjà là.
Je veux rendre hommage à tous ceux et celles qui ont choisi ce beau coin de pays.
Texte d’Antoine Roy